35 - Impressions turques

pamukkale haut    Il n’y a pas que la pluie, le FN, les inondations  et les conflits. De temps en temps la vie est belle.
    Je reviens de Turquie. Une pub parue dans Science et vie : 8 jours sur la côte méditerranéenne du côté d’Antalaya – il n’y a pas qu’Istanbul dans la vie-, avec excursions à Pamukkale, Aspendos, Hiérapolis… et guide compétent (un journaliste) qui vous initie à l’économie, l’histoire, la géographie, l’ethnologie, la religion… Le tout pour 300 €, vol compris en demi-pension dans des hôtels 5 étoiles, qui affichent  pourtant 190€ la chambre en temps ordinaire.

    En vol sec, sac à dos et guide du routard en poche, on ne s’en sortirait pas si bien.
Je me demandais comment un tel système pouvait fonctionner. Y avait-il un piège ?


    J'ai eu l'explication par le guide :
    Le gouvernement turc a allégé, parfois exonéré, des charges et taxes, les hôtels de tourisme qui acceptaient d'ouvrir l'hiver. Du coup la plupart ont joué le jeu et le commerce dans sa totalité a suivi. Les hôtels sont pleins toute l’année et les touristes affluent en Turquie, qui globalement est gagnante pour sa balance commerciale.
Certes les hôtels et les agences perdent du fric mais moins que s'il leur fallait payer le personnel à ne rien faire, et ils se rattrapent largement l'été avec un personnel ainsi fidélisé et un flux touristique relancé.

Les "châteaux de coton" de Pamukkale, vus d'en haut (à droite) et d'en bas (à gauche)

pamukale-basSi vous voulez vous y mettre l'hiver prochain. Aucun complexe à vous donner le tuyau. Mars-avril c'est le bon truc : il fait beau et les fruits sont déjà murs. Vous pouvez même, en février, descendre à 200 €, pas plus cher s’une semaine à la maison.

    Si vous avez des économies à dépenser sur votre RMI, même chose autour de l’aéroport : zones franches à TVA  zéro. Les grandes entreprises de mode et de joaillerie y fabriquent et exportent pour toute les grandes marques françaises ou italiennes à prix cassé. La jupette en cuir souple réversible, la bague de fiançailles à 50 carats et 200 diamants, c’est là-bas qu’il vous faut aller les chercher.

La bouffe est sublime. Le jus grenades-oranges pressées à 1€. Le sauna et le hamman pour une poignée d’euros. Les derviches tourneurs sont fortiches. Et pas de gentils animateurs à vous casser les pieds. Les groupes, finalement on peut s’y faire. Pas obligé de jouer le touriste mouton. Le pays est accueillant. La religion tolérante. Les filles sont au boulot et dans la rue. Pas un voile à l’horizon.

Erdogan aura bien du mal à mettre au pas ce pays de profonde laïcité.

JK
NB : lire aussi l'excellent numéro spécial  du Courrier International "Où va la Turquie, portrait d'un pays en ébullition" (hors-série avril 2014)



LES COMMENTAIRES
17/04/14

-Les lecteurs transfuges ou plus simplement polygames savent tout le bien que je pense du tourisme en tant que "grand fléau de notre temps".
Remercierai-je jamais assez Jean K, qui n'a pas hésité, quitte à mettre en péril sa réputation, à payer de sa personne pour illustrer mon propos ?
Ainsi, pour complaire aux voyagistes avides, voilà-t-y pas que les hordes inconscientes d'occidentaux barbares s'en vont saccager les fragiles éco-systèmes méditerranéens au moment où ils tentent de renaître en plein coeur du printemps.
Ces Attila en short et en bermuda s'en viennent corrompre l'autochtone toujours plus tôt dans la saison, alors qu'icelui en est encore à affûter son cimeterre en prévision de l'invasion estivale.
On brade, on promotionne pour optimiser les coefficients de remplissage.
Je me demande : à part la bourse et les politiciens, qu'y a-t-il de plus inutile et destructeur que le touriste et ses myriades de parasites satellites ?

Gilles Knopp

-Pour aggraver mon cas : il m'arrive aussi souvent d'aller en short ou bermuda visiter, par curiosité malsaine, une marre que j'ai creusée dans le fond de mon jardin en recueillant l'eau de mes gouttières. Ce jardin, que le Candide de Voltaire, revenu un peu blasé de tous ses voyages, conseillait tant de cultiver.
Ce faisant, je perturbe gravement l'écosystème dans lequel je me meus (comme la vache) : les fourmis, les sauterelles, les vers de terre, les grillons (il en reste), les tourniquets, les demoiselles, les géris, les gamares, les libellules... qui, tous, affutent aussitôt leur cimeterre pour chasser le prédateur que je suis....sans compter mon voisin qui affûte sa tonne à lisier et son pulvérisateur en prévision de l'invasion estival des prédateurs de son champ de maïs.
Chacun chez soi et le touriste dans son lit, risquerait encore de déranger quelques puces et punaises qui ne demandent qu'à roupiller tranquille. Quand on se déplace, on est toujours le touriste de quelqu'un. Le mouvement de l'univers -à commencer par les électrons perturbant les neutrons jusqu'aux derviches tourneurs perturbant l'air ambiant en passant par les satellites perturbant les planètes- est le grand coupable.
Mais je m'entraîne, comme les ermites stylites et les moines anachorètes à ne plus bouger d'une colonne que je viens de construire à côté de ma marre. Et t'as intérêt, mon Knoppy, à ne pas parasiter mon espace en me rendant visite en touriste.
JK

-Eh ben pour compléter ton minimum vieillesse d'intermittent, je peux te proposer d'inclure la visite de ta mare glomellienne aux asiatiques qui visitent "Toute l'Europe en 6 jours !".
Au bout d'un mois, tu seras plein de pourliches mais t'auras plus un criquet ni un lombric et l'eau de ta mare aura croupie.
C'est vrai, c'est un choix...
Gilles Knopp

-Et toi en échange, comme j'ai toujours adoré voyager - ce qui m'a permis, entre autre, de m'ouvrir un peu les boyaux du crâne - tu m'invites à visiter ton bois. Sac à dos je viendrai. Si tu prends pas trop cher. Un prix d'ami pour quelques copains asiatiques, géorgiens ou roms qui viendront avec moi. C'est ainsi que se crééent les rapports humains et les civilisations. Merci d'avance d'y contribuer.
JK

Houlala les gars vous avez démarré fort hier !
Je ne sais plus dans quel ordre je vous ai lu hier soir très tard, vu que j'avais un
peu arrosé la soirée en passant chez Louise et Lan des copains qu'ont
une salle des fêtes ! en tout cas j'ai continué à rire toute seule en
lisant la cerise sur le sac à dos à pois verts de la cruche à Knopp qu'a fait
du foin sinon rien, aux impressions de turquie
qui balance pour le commerce des moutons, aux barbares de l'écomystère
en bermuda et de Jean qui s'émeut de ses puces perso qu'il dérange à chaque fois
qu'il se meut touristiquement dans son lit !
Ouais heu on est toujours le touriste de quelqu'un... houuuuuu je me suis dit bon,
je vais y penser cette nuit, en dormant !
J'ai po croisé Attila dans l'escalier en descendant me coucher, et le temps de
dire un deux, j'oubliais les invasions barbares et la chute de Rome encouragée
par GROUPAMI !
En tout cas, que c'est bon de s'endormir en souriant Merci ! 
ça cisaille dur c'matin
Iso

 

Tout n'est pas rose cependant en Turquie :
Les "Mères du Samedi"se réunissent chaque samedi depuis 1995 à Istanbul, pour réclamer la vérité sur le sort de leurs enfants et proches disparus. Des années 70 à 90, les forces de sécurité turques ont fait disparaître plus de 800 activistes turcs et kurdes.
L'Association qui soutient les "Mères des disparus de Turquie" appelle tous les démocrates de St Brieuc à soutenir leur action lors d'une manifestation
SAMEDI 26 AVRIL de 15h à 17h
PLACE DU MARTRAY à ST BRIEUC
Soyons nombreux à répondre à son appel
JK