168 - TRAVAIL DU DIMANCHE

Alors que la loi sur le travail le dimanche est débattue à l’Assemblée Nationale, nous avons trouvé un volontaire fervent ! Voici sa lettre de motivation.

 

Madame, Monsieur,

Vous cherchez des volontaires pour travailler le dimanche, la nuit et même les jours de fête ? Je signe !

Je me présente : Trouveur d’emploi en devenir, adaptable tous corps de métier, toutes heures et tous lieux confondus, j’ai organisé ma vie au service de la France qui gagne, ce qui ne m’empêche pas d’avoir une femme et deux jeunes enfants, comme vous le constaterez dans mon c.v., mais rassurez-vous, ma situation de famille ne constitue en aucune façon un frein à mon employabilité. dimanche

En effet, ma femme est délocalisée, une semaine là-bas, une autre ailleurs, si bien que je ne subis aucune perte de temps ou d’énergie eu égard à mes devoirs conjugaux. Quant à mes enfants, ils sont géo-localisés et connectés en permanence, de telle sorte qu’avec ma femme, nous gérons à distance leurs activités et leur suivi éducatif, avec l’aide d’une application occupationnelle en ligne. Nous nous envoyons des e-baisers, des e-bouquets et des e-câlins, ce qui nous permet d’optimiser et de flexibiliser notre emploi du temps. Vive la flexi-affectivité sans fil !

Nous envisageons de fabriquer un troisième enfant, afin de repeupler la planète qui en a bien besoin, mais pour éviter tout arrêt de travail intempestif, ma femme, dont l’entreprise est en pleine expansion, va recourir aux prouesses de la science progressiste et aux techniques de procréation pour autrui.

Vous n’avez donc aucune inquiétude à avoir quant à ma compétitivité.

Je suis donc ouvert à toute proposition pour un emploi le dimanche, voire la nuit, parce qu’il n’y a aucune raison que votre magasin/votre entreprise ne puisse exercer ses activités sans interruption ; il y va de la liberté de tout à chacun à sacrifier sa vie de famille si ça lui chante, il y va de la liberté du commerce à piller et à saccager la planète. Bref, que le dimanche soit le jour du saigneur de la famille et de la planète si ça nous dit ! Je plaisante, ah ah ah, parce que voyez-vous, je compte aussi à mon actif le sens de l’humour, ce qui est un plus pour un business plan optimal, n’est-ce pas ?

Dans l’hypothèse où l’un de vos collaborateurs, non volontaire pour ce nouveau type d’emploi, mettait en péril votre projet de développement, je me ferais donc un plaisir de le remplacer sur le champ.

Concernant le travail nocturne, sachez que je m’exerce à dormir de moins en moins grâce, notamment, à l’antenne-relais près de chez moi. Tout le monde n’a pas la chance d’habiter dans l’azimut d’un relais de téléphonie mobile, qui vous permet de gagner de nombreuses heures de sommeil, rapport aux insomnies, croyez-moi.

Mais je ne m’en tiens pas là. Mes gadgets hyper-connectés m’apportent une aide appréciable de nature à maximiser les effets de l’azimut. Mon réveil intelligent me propose un simulateur d’aube pour un réveil naturel, mon bracelet intelligent me calcule mes courbes et mes graphiques de réveils nocturnes et de cauchemars, mon téléphone intelligent me délivre ses messages à toute heure de la nuit… Et la recherche va bien trouver le moyen de nous faire travailler pendant notre sommeil. Dormir moins pour travailler plus, c’est l’avenir, avis aux prochains candidats à la présidentielle !

Bref, je suis parfaitement opérationnel pour m’adapter aux horaires qui auront votre préférence.

Et je suis prêt à vous signer un papier dans lequel je m’engagerai à monnayer mes services en tant que futur macchabée, parce qu’il est inconcevable de nos jours que les morts soient exclus de l’activité économique, c’est une question d’égalité et un enjeu de croissance !

Pour les compensations, je n’aurai qu’une demande à formuler : la possibilité de disposer du jour de Noël. Ce n’est pas tant pour moi, notez bien, que pour mes enfants. Ils sont encore très jeunes, vous comprenez, et les e-cadeaux, les e-Joyeux Noël, ça ne remplace pas une vraie présence. Mais bon, c’est juste temporaire, le temps qu’ils grandissent et je me libère. Et gageons que d’ici là, une technologie aura vu le jour pour gérer ce problème.

J’espère que ma lettre retiendra votre attention. Je me tiens à votre disposition et vous prie d’agréer, etc.

Frédéric Wolff

COMMENTAIRE 31/01/15 

Vive le travail dominical et la grande reculée on pourrait dire

Finalement la religion avait du bon, le dimanche matin à la messe et l'après midi  aux vespres il n'y avait que monsieur Le curé qui bossait pour remplir les caisses du Vatican et gagner son paradis en l'air enfin dans l'au-delà qui n'était pas un paradis fiscal sur la terre ici ou là. C'est vrai qu'on appelle ça l'évolution ; ça peut choquer en effet mais les zondes et leurs dégâts sont comme les saints et  les anges pour certains, tant qu'on ne les voit pas ils n'existent pas.

Iso