12 - Heinrich Himler, cet inconnu

Certains esprits réducteurs ou mal intentionnés croiront relever dans les lignes qui suivent un amalgame outrancier entre la noble profession d'éleveur porcin hors-sol et l'idéologie nationale-socialiste du III° Reich.
Ce n'est pas le propos !
Il ne s'agit que d'une amorce de réflexion sur le fait que chaque être humain porte en lui potentiellement le germe du nazisme et que le seule une évolution du degré de notre conscience individuelle et collective sera capable de nous en débarrasser.
C'est pas gagné !
JK

 

Qui était Heinrich Himmler ? L'Histoire avec un grand H le présente comme le bourreau nazi, proche du chancelier Hitler, architecte et maître d'oeuvre de « la solution finale », l'éradication des juifs...
Pourtant, et ceci ne vous aura pas échappé étant donné le récent battage médiatique tambouriné à l'occasion de la publication de son courrier intime, c'était un être humain comme vous et moi (enfin surtout comme vous, passque pour ma part, je me sens de moins en moins solidaire de cette triste et désespérante humanité). Malgré une vie sentimentale en dents de scie, il a toujours été un père aimant et attentionné, soucieux du devenir de ses enfants, fussent-ils illégitimes.

himmitHenri et sa Pupchen


Myope, chétif et malingre, le petit Heinrich rêvait d'être éleveur de cochons industriels. Malheureusement pour lui, l'Allemagne des années 20 était littéralement infestée par un puissant lobby israélite et les débouchés commerciaux de la viande de porc s'en trouvaient extrêmement limités. La mort dans l'âme, il fut donc obligé de se rabattre sur une exploitation avicole, mais sans réelle conviction. Pourtant, il n'abandonna jamais le rêve d'une grande Allemagne épurée de tout tabou gastronomique où les autochtones insouciants et joyeux pourraient enfin se gaver de charcutaille en se tapant sur les cuisses dans de gros éclats de rire et en échangeant des « Prosit » tonitruants. Mais comment faire ? C'est là que sa rencontre avec le Führer s'avéra déterminante. Une idée simple jaillit soudain, telle une évidence : il suffisait dans un premier temps de s'emparer du pouvoir puis de prier poliment les juifs de déménager ! Hélas, ils se heurtèrent à l'incompréhension, voire à l'hostilité de cette catégorie de la population. Notons que toutes ces fariboles de soi-disant antisémitisme ont été brodées postérieurement par des théoriciens du complot, mais au départ, il ne s'agissait que de simple bon sens, couplé avec la proverbiale efficacité organisationnelle germanique et rien de plus, et ce au nom du précepte millénaire : la fin justifie les moyens.
Cet ambitieux dessein n'a toutefois pas été couronné de succès. Incompris, isolé, victime d'une cabale menée par des esprit chagrins et rétrogrades, il finit par se suicider avant de voir son rêve se réaliser.

Mais en tout état de cause, son sacrifice n'aura pas été vain. Non Henri, tu n'es pas mort pour rien ! Ses héritiers spirituels ont massivement pris la relève. De paisible humains, dévoués à leur famille, sympathiques bons vivants, ont eux aussi choisi la voie de l'élevage industriel porcin. Perpétuellement en but aux lazzis, ils doivent néanmoins combattre à leur tour l'obscurantisme et affronter la vindicte et l'opprobre. Heureusement, ils sont maintenant puissamment organisés et maîtrisent parfaitement les outils de la propagande communication moderne. Affiches géantes, spots radiophoniques et télévisuels, pleines pages dans les magazines, leur discours bien rodé est partout ! Même dans le blog centre-Breton « les habits du dimanche », c'est vous dire...
Alors pour conclure, je vous invite à une courte réflexion sur la Conscience Humaine. Je ne parle pas de culture ni d'intelligence, là, mais de Conscience (c'est plus large...). Pour nous les Occidentaux, il est un dogme quasi-indéboulonnable, celui de la suprématie de la race blanche... Il a fallu attendre quinze-cents et des poussières pour s'interroger sur l'existence d'une âme chez les Amérindiens, dix-sept-cents et des brouettes pour envisager que les nègres n'étaient pas des animaux, et même dans les années 30 et 40, il pouvait être admis par une masse amorphe et consentante d'européens même cultivés que les juifs étaient des sous-hommes. Vous voyez où je veux en venir là ? Bon ! Alors dans quelques siècles (ou même plus tôt j'espère...), on aura peut-être enfin compris que les animaux ne sont pas seulement des bêtes de somme, des trophées pour un tableau de chasse, de la matière première ou du « minerai », mais des êtres sensibles et conscients, au même titre que vous et moi ! (Enfin, surtout vous, passque pour ma part, je le suis de moins en moins - sensible et conscient...).

Gilles Knopp

éleveur

dessin de Gilles Knopp