85 - Sacré printemps !

    Comme, depuis samedi, le printemps est derrière nous, c’est le moment d’en causer. Certes, le coup d’œil dans le rétro ne nous éclaire pas trop vers où on va, mais nous permet au moins de savoir d’où on vient. C’est le côté positif de la nostalgie. Alors pépé, raconte !sacre
    En 1966, un 14 juillet au bord du Rhône, le sacré veinard que je suis a pu applaudir les danseurs du ballet Maurice Béjart dans une version du sacre du printemps d’Igor Stravinsky. J’en étais baba. L’année suivante Béjart faisait exploser la cour d’honneur du Palais des papes avec sa « Messe pour le temps présent » sur une musique de Pierre Henry. La danse dite moderne était née.

  Aujourd’hui les disciples ont complètement ringardisé le maître. Adieu tutus, chaussons, pointes et juste au corps. Dimanche dernier le Stravinsky se dansait à la sauvage, pieds nus au château de Trégarantec à Mellionnec, dans un champ d’avoine (photo). 32 danseurs et danseuses, fidèles, jusque dans les costumes, à la création initiale de 1913. Une chorégraphie de Dominique Brun. Force des rythmes, trépignements de pieds, mythes, masques et personnages primitifs sortis d'un Brueghel peint en vieille Russie. La Bretagne intérieure -parfois aussi appelée, quand il fait froid, « petite Russie »- était au diapason.
    Mais il faisait si chaud ce dimanche que la bâche délimitant l’aire scénique brûlait les pieds des danseurs. Il a fallu un instant arrêter le spectacle. Les spectateurs prêtèrent généreusement leurs chaussures pour qu’il puisse reprendre.
salutEn prime, plein d’installations contemporaines insolites, à l’unisson de ce printemps, faisaient vibrer les allées du château.
    Ce bouquet était offert pour 5 € par « Lieux mouvants » un festival itinérant et fou organisé par le toujours jeune Jean Schalit, du jardin du Grand Launay à Lanrivain.

    Si vous êtes allergiques au foot, aux fest-noz, pardons et processions, sons et lumières, fanfares cliques et majorettes, défilés de vieilles bagnoles, défilés de jeunes soldats, manifs Notre-Dame des Landes, concours de sonneurs de bombardes et binious, meetings aériens, lotos, concours de boules et belottes, courses cyclistes et hippiques, joutes nautiques, foires aux chiots, aux poulains ou aux lapins, corridas, carnavals et confettis, fêtes foraines, ball-trap, concours de pêche, foires à la brocante, courses de côte et de plat, fêtes à la morue et fête de la crêpe, visites guidées du patrimoine et des moulins, descente de rapides en canoë Kayak, cochon laïc de l’amicale grillée, expos d’art contemporain à la mors-moi le nœuds de la DRAC,
statues de saints à Carnoët, statues des sœurs Goadec place du champ de foire à Carhaix, bronzettes recto-verso sur la plage de Pouldreuzic, bains d’algues vertes sur la plage d’Hillion, saucisses frites sur la plage d’Erdeven, queues à l’entrée des musées, bouchons à la sortie des péages…
...il vous reste encore trois week-end en Bretagne Intérieure pour fêter dignement l’arrivée de l’été avec les Lieux mouvants.

JK

COMMENTAIRE 23/06/14 

-C'est bien d'avoir cité enfin les sœurs Goadec, mais le compte n'y est pas : on oublie toujours les Vieilles Charrues, qui vont être fortement pénalisées par la mise en place du péage à camions sur les routes de Normandie. Je lance un  ultimatum à Hollande pour qu'il vire Ségolène Royale... sinon... on brûle les 3 statues des  sœurs Goadec.
C.T. Carhaix