92 - Fini la télé

tele1    Ah ouais, si y avait plus la télé, ça nous changerait ! Quand elle est là, on n'est pas obligé de la regarder, mais c'est tentant quand on a un coup de mou. PAF au lieu de sortir et de prendre l'air, on appuie sur le bouton et HOP on chope un truc qui passe sur l'écran et on scotche devant ! On se farcit la Pub pour nous frustrer  grave ! Et PAF l'ami Ricoré ! Il vient toujours au bon moment, avec du pain et des croissants, l'ami du petit déjeuner, l'ami Ricoré ! ... La famille idéale avec des belles dents blanches et un large sourire en se levant, une maison géniale basse consommation, au milieu d'une pelouse parfaite, dans un endroit où il fait toujours beau, et plein de copains qu'arrivent de partout pour le petit déjeuner dans des jolis bols, avant de partir tous en rando ! Enfin, ma pub, elle date un peu, parce que la télé je ne la regarde plus que pour voir un film de temps en temps. Fini pour moi le journal télévisé et la propagande, fini envoyé spécial et les reportages engagés dirigés ... Je regarde un film de temps en temps et le reste du temps mon chien me promène ...tele2
    Quand j'étais petite, y avait pas la télé. Quand on l'a eu, j'avais 6 ans, et le droit de regarder Pimprenelle et Nicolas seulement, j'allais me coucher après le marchand de sable, sur le petit air de harpe qui collait si bien avec le sable brillant ... J'adorais Zorro et Ma sorcière bien aimée ! Mais je passais tout mon temps pieds nus sur la falaise ou dans la baie.

tele3    Pour dire que si demain, on décidait tous de ne plus la regarder ! Trop bien, on rouvrirait les bistrots. Bon, au début sûrement, y aurait un nouveau baby boom, quoi que, avec le contrôle des naissances, même pas sûr que ça ferait boum finalement ! Et puis, l'amour, ça occupe bien, à condition d'avoir plusieurs chaînes hein, sinon c'est toujours la même chose, alors ça ne va qu'un temps. Alors donc, on retournerait au bistrot. On apprendrait tous à jouer aux cartes. On ferait des concours de belote et des concours de boules et puis on se remettrait à parler politique, on se remettrait à l'humour des brèves de comptoir et on se foutrait sur la gueule certainement. Une saine occupation. On referait le monde à la taille du quartier, pendant que les enfants joueraient au loup dehors jusqu'à la nuit tombée. On sortirait après le dîner pour aller arroser le jardin à la fraîche et on causerait avec les voisins par dessus la barrière. tele4Tout ça ferait des tonnes d'antidépresseurs en moins pour nous polluer de l'intérieur. On réapprendrait à tricoter, à coudre, à transformer le vieux manteau de la grande sœur en veste neuve pour la petite du voisin. On se remettrait à échanger les recettes de vin de sureau et de pêche, et tout le monde bricolerait dans son coin, en pensant à rien d'autre qu'à se laisser mener par ses mains ! tele5Du coup, on prendrait plus notre temps. On récupérerait du temps de sommeil et de lecture. On ne suivrait plus les débats stériles et les discours politiques de la vérité si je mens et on en aurait rien à battre d'avoir un I Phone dernier cri qui veut nous faire gagner du temps ...
On serait plus intéressé par se refiler des graines de laitues ou à trouver des trucs et transformer, des machins adaptés à ce qu'on veut vraiment ! On prendrait le temps de chercher les puces à nos chiens au lieu de les arroser intensivement d'insecticide en pipette et de chercher des poux dans la tête de nos belles mères ou d'un con de voisin. Rien à foutre de se faire tous vacciner contre la grippe H1N1 ... A vivre dehors, on reprendrait de l'assurance physique. On réapprendrait à comprendre le terrain pour construire comme faisaient nos aïeules qui faisaient bien mieux que nous en plus énonomique et plus intelligent. On ferait avec le climat, en gros, on s'adapterait tous différemment ! On ferait comme le douanier de Fernand Reynaud qui cueillait ses airelles ... Et puis dans les grandes villes à Sarcelles, Mantes la Jolie, ou dans les quartiers chauds de Marseille, on développerait autre chose aussi, d'abord on inventerait des stages de transition et de désintox pour toutes les générations !  On referait de la musique du chant choral et des cours de danse et en avant, et puis du sport dans tous les coins pour aérer nos corps et libérer nos cerveaux ! Et puis de la peinture, et du théâtre et les arts du cirque ... Et on se regrouperait pour faire corps !

    Oui mais après tout ça, va nous commander toi, hein ! Va nous commander après ça ! ...

    Homme endetté, limace, devant ta télé. Limace !
Iso



COMMENTAIRES 8/07/14

-La télé c’est pas pire qu’un fusil. Si le fusil est en bois et les balles en chewing-gum, on peut bien rigoler avec, ou s’amuser à faire chier le pépé rivé devant sa télé.
Faut mettre un peu de rationalité dans tout ça.
C’est le but de ce blog : lancer un sujet et réfléchir derrière. Ce qui n’interdit ni coups de gueule, ni calembours, ni mauvaise foi.

C’est certain, Iso, que ce gros truc rectangulaire avec programme pour ménagère de moins de 50 ans a vécu.
Mais les liens avec le monde, qui nous ouvre la tête et le cœur en nous rendant parfois moins con, n’ont pas fini de se conjuguer sur des supports multiples.

J’ai viré ma télé, il y a déjà quelques années, pour m’installer un vidéoprojecteur et un écran. En plus l’ensemble coûte moins cher. Je peux me projeter ce que je veux à partir de mon ordi, d'un lecteur de dvd, de ma box, du cable ou du satellite. Y compris un concert ou un spectacle de danse retransmis par Arte. Si ces flemmards d’intermittents (cf article 77) n’avaient pas foutu le feu au palais des papes vendredi dernier, j’aurais certainement regardé la retransmission en direct du Prince de Hombourg, … ce qui ne m’empêche pas ensuite d’aller faire un tour au bistrot ou de te filer des graines de laitues.
JK


-Ben tiens, sûr que découvrir le monde à la télé, moi je l'ai fait ! D'autant que pour me promener en voiture pour voir du paysage quand j'étais poutite, c'était une vraie torture. Rapport que j'avais le terrible mal de voiture. Atroce ! Au bout d'un kilomètre, je vomissais ! Je vomissais ! C'était affreux comme supplice. J'étais de la deuxième génération de ma lignée à refuser les déplacements rapides ! Parfaitement ,ouais, depuis Cro Magnon toute mon
ascendance avait marché à pieds ou à cheval, enfin, lentement quoi, alors moi, j'aurais bien aimé, aimer la voiture pour voir du pays, mais mon corps lui, refusait tout ça ! C'est fou comme on peut se laisser dominer parfois. Je crois que mon corps, il est plus savant que moi. Il m'envoie des messages désespérés parfois, mais le temps que je comprenne ... CRAC il me bloque ce cochon là !  Et une fois que je suis coincée, alitée, les yeux dans les nuages qui passent lentement, je comprends ce qui m'arrive et je corrige le tir !
Pour la télé, je me rappelle comme si c'était hier, pour la première fois, découvrir l'afrique noire, OH ! AH ! Un petit village dans la brousse avec des petits enfants noirs qui courent tous nus et des mamans qui ne portent pas de soutien-gorge ni de chemisier ! Alors là, j'étais sidérée ! Et pas de cuisinière pour faire à manger ! Bref, tout ça m'avait beaucoup fait rêver !
Et depuis certes, j'ai vu des merveilles et je me suis extasiée ! Mais depuis quelques années, là encore, c'est mon corps qui me parle, y a rien à faire, j'ai du mal à l'approcher cette putain de boîte carrée qui me fait pire que bien ... On dirait même que mon corps la fuit, comme la bagnole autrefois ! ça me fait un truc moins violent, beaucoup plus subtile, ça doit être le vieillissement, ça me donne l'impression de consentir à m'empoisonner à tout petit feu ... Allons allons vous prendrez bien une petite dose d'arsenic, avec un sucre !
Ceci dit mon père, je confesse que dimanche, j'ai regardé George Sand, avec Ariane Ascaride ... C'était trop bien. George Sand, comme j'avais pas le droit de regarder la télé, je la lisais, planquée dans la cabine du bateau de mon père qu'il ramenait à sec l'hiver. Comme j'étais épaisse comme une crevette, zip, je remontais un petit peu la porte à guillotine de la cabine et hop je me glissais par en dessous ! Dans ma poche une ou deux pommes, et là, dans ma cachette, loin du monde où personne ne pouvait me trouver, je voyageais à mon idée, à la vitesse que je voulais et mon corps était content de son palace et son emploi du temps !
Quand je m'arrête à Bourges, je réserve une chambre d'hôtes, chez Oliver, dans un vieux presbytère incroyable !
Les Bonnets Rouges ça s'appelle ... je me promène dans les marais et là, sans la télé, je me fais mon film avec George ...
Iso