...à périodicité très variable, ouverte le 23 février de l'an de grâces (matinée) 2014...

et (presque) fermé en janvier 2017


sphinx

PRÉ EN BULLE
Cette page n'est subventionnée par aucune collectivité territoriale,
car nous détestons la littérature de faussaires à la main d'organismes bidons ( Offices, fausses assos, EPCC...), instrumentalisés en sous main par des élus.
Quand, par le passé, les gouvernants, ou leurs porte-plumes serviles, se sont occupés de régenter art ou littérature, on a aussitôt
pu constater la régression mentale.


(avec la complicité de Léonor Fini, ici à droite)

Le mot "Bretagne" de ce titre n'implique aucune allégeance à un quelconque communautarisme, autonomisme ou indépendantisme. Il situe juste le lieu de la culture (et parfois de la langue) d'où nous écrivons. Notre regard essaie de porter plus loin que les Régions, les États, les continents... ou les galaxies, car nos territoires sont avant tout imaginés.

Vous avez de bonnes griffes, vous aimez la couleur, vous aimez ouvrir votre gueule, vous détestez la censure
...cette page est à vous
Si votre contribution ou réaction est retenue par le "comité éditorial tricéphale" *, à humeur bien tempérée, votre signature (ou pseudo) y figurera. Les réactions  parvenant à l'adresse du site seront toutes publiées.
* à savoir : Régine Mary (Iso), Gilles Knopp (Knoppy) et Jean Kergrist (JK)

Pour un formatage américain à réactivité immédiate, il faudra vous adresser au logiciel Wordpress. Ici on prend le temps des relations humaines et des labyrinthes rigolos des fêtes foraines. On s'en fout totalement du nombre de zamis sur fesse-bouc.

On n'est pas à un jour près, ni à un mois.
On prend le temps, avant d'écrire, de tourner 7 fois la plume dans l'encrier des sentiments. On amène ses crayons de couleur, on s'écoute, o
n se cause et on se contredit courtoisement. Pour vos plaidoyers en faveurs du Front National, du pâté Hénaff, de la Légion étrangère, de l'Institut de Locarn, ou de l'agriculture productiviste, adressez plutôt vos textes à Minute ou à La France Agricole.

Depuis fin février 2014, sur cette page, déjà près de 400 articles (tous en ligne). Pour faciliter leur repérage, ils sont numérotés. Le moteur de recherche interne vous permet de trouver les thèmes abordés ou les personnes citées.

Marquez cette page dans vos onglets de favoris et merci de la signaler à vos amis et proches.
Pour publication ou commentaire, rendez-vous à la page contact du site. Textes et commentaires (sans injures ni diffamation) pas trop longs si possible.
Aucune censure : ils seront publiés intégralement.

  En relançant mes chers collègues collabos de cette page de Bretagne, j’ai eu le malheur d’ajouter : « La consigne : pas + d'une page, car, d'après mes stats, la durée de consultation moyenne c'est une minute .»
    Oui, c’est ainsi, chers lecteurs : vous êtes très, très nombreux, mais pressés. Et moi, Dieu le père derrière son clavier divin, je scrute vos réflexes en apprenant par cœur les chiffres et les tendances des consultations de mes ouailles, même si j’ignore totalement vos identités (manquerait plus que ça !). J’ai donc, peut-être un peu trop vite, proposé à mes collabos qu’on s’adapte à votre rythme flemmard en faisant court. Que n’avais-je proposé là ! La volée de bois vert que je me suis prise en retour d'une certaine Iso, célèbre catcheuse anti-normes.
JK

c1Les stats sont faites pour nous "réductionner" de l'expression libre, nous couturer, clouerle bec à nos crayons, ramollir nos craies, dérégler nos claviers JE LES EMMERDE JE LES EMMERDE grave !
On va pas se laisser faire bordel !
COUPER... HORS DE QUESTION !
c9

Raccourcir, faut tout raccourcir, raccourcir ! Autrefois se faire raccourcir, ça voulait dire se faire couper la tête ! A bien y réfléchir, sans tête, on manque de hauteur et on ne ressemble plus à rien. C'est ce que je disais l'autre jour à mon voisin qui voulait me faire couper la tête de mon joli sapin.

c2A en croire le temps moyen de lecture sur le site internationalement célèbre de Monsieur KERGRIST le seul, le drôle, l'unique en son genre, tu n'aurais cher phénoménal lecteur, suite à ton clic, qu'une pauvre minute, une ridicule, misérac3ble et minable minute à consacrer aux choses de l'esprit ! Impossible. C'est faux. Je ne te laisserai pas insulter par les statistiques.


Elles te traitent de fieffé radin, de constipé du sablier, d'avare de l'emploi du temps. Je n'entends pas cela. c14La faute aux analyses du système informatique pour nous isoler un peu plus et nous laisser accroire qu'aujourd'hui tout est vite expédié, la lecture comme l'amour. C'est faux. Tout cela n'est que manipulation. Nous n'allons pas tomber, ami cultivé, dans la réduction morbide imposée par les normes, alors qu'à cause d'elles, pour bosser, les temps de papier aujourd'hui, sont plus longs que les temps de chantier. Honte aux analyses faussées.

D'après les statistiques, nous sommes tous devenus des zappeurs fous consommateurs pressés qui ne savent plus lire pour le plaisir, plus d'une minute sans se faire chier ! ... Impossible ! C'est faux. On nous censure. On nous diminue. On nous rétrécit. La volonté du grand marché veut nous réduire à ne plus lire que ses référentiels. Jamais. Impossible ! Amis poètes, nous allons résister !


c4Nous n'allons pas t'écrire lecteur chéri sur ce site, une page de PUB en trois lignes pour ton temps de cerveau disponible et donner raison à Patrick Le Lay ! Nous n'allons pas te servir au drive, une minute soupe Knorr à l'eau tiède, pas nous ! Nous t'écrirons généreusement sans compter nos lignes, tu les liras amoureusement sans mégoter, je le sais. Quand on aime on compte pas.
c5Nous n'allons pas nous résigner à tout faire dans l'express, papier express, deuil express, chagrin d'amour express, chômage express, contrat de travail express, se faire virer en deux secondes, accoucher en 3 minutes, chimio éclair, mort expéditive, crémation prestissimo... La chose est trop grave et à cette allure, on finira par trouver normal qu'on nous raccourcisse le printemps ! Ah nan !


c6Si on n'y fait pas gaffe, on ne lira plus que des textos mode abrégé "a2m1" "jtkit" en s'enfilant un Mac Do XXL avec un gigantesque coca pour avaler nos antidépresseurs ! C'est ce qu'on veut de nous, alors pas question. Je lis dans tes yeux que tu es d'accord ami des mots liés. Rêvons de lenteur partenaire lecteur, de temps pour dire, de temps pour lire, de temps pour réfléchir et digérer après ... Oublions les drives et les compteurs, et nous écrirons sur nos sites respectifs à la craie, sur une vieille ardoisec7 : Cher animal lecteur, ralentis, va doucement, c'est tout bon.


Chez nous, on  respire, on boit un coup et on lit tranquillement, en gardant une oreille sur le chant des oiseaux ! On hume les mots, on les goûte, on les déguste, on les sent, on les mâche lentement, pendant que le repas mijote peinard sur le gaz, à petit feu. A gauche un petit verre de vin sans sulfites, à droite une feuille, un crayon à papier pour cueillir un adjectif vite perdu quand la feuille se sera envolée, lentamente ! On se lira respectueusement et le temps qu'il faudra, avec sur les genoux un chat qui soupire, on se lira sans métronome et sans chrono et sans craindre de payer rapido des impôts sur nos temps de lecture.c12

Fini l'hypertension, la chasse à l'évènement, la course après le temps, la traque aux scoops ! Arrêtons les pendules. Libérons les coucous, déréglons nos clochers, sus à big ben. Ta gueule big brother tu nous fais même pas peur. Lisons-nous les uns les autres en dehors des cadrans. Pour bien vivre, il faut prendre le temps d'être vivant. Et si mourir c'est comme changer de vêtements, un livre à la main, on se déshabillera lentement.
c19

PS Petite fin de Jean YANN : O commandeur des croyants, maître de l'Orient, écoute ma requête. Ne me fais pas couper le cou, ce serait inutile et bête. Je suis eunuque de métier, alors daigne considérer, qu'un eunuque décapité, ça n'a vraiment, ni queue ni tête !

 


Iso, aussi appelée Ciso

pamukkale haut    Il n’y a pas que la pluie, le FN, les inondations  et les conflits. De temps en temps la vie est belle.
    Je reviens de Turquie. Une pub parue dans Science et vie : 8 jours sur la côte méditerranéenne du côté d’Antalaya – il n’y a pas qu’Istanbul dans la vie-, avec excursions à Pamukkale, Aspendos, Hiérapolis… et guide compétent (un journaliste) qui vous initie à l’économie, l’histoire, la géographie, l’ethnologie, la religion… Le tout pour 300 €, vol compris en demi-pension dans des hôtels 5 étoiles, qui affichent  pourtant 190€ la chambre en temps ordinaire.

    En vol sec, sac à dos et guide du routard en poche, on ne s’en sortirait pas si bien.
Je me demandais comment un tel système pouvait fonctionner. Y avait-il un piège ?


    J'ai eu l'explication par le guide :
    Le gouvernement turc a allégé, parfois exonéré, des charges et taxes, les hôtels de tourisme qui acceptaient d'ouvrir l'hiver. Du coup la plupart ont joué le jeu et le commerce dans sa totalité a suivi. Les hôtels sont pleins toute l’année et les touristes affluent en Turquie, qui globalement est gagnante pour sa balance commerciale.
Certes les hôtels et les agences perdent du fric mais moins que s'il leur fallait payer le personnel à ne rien faire, et ils se rattrapent largement l'été avec un personnel ainsi fidélisé et un flux touristique relancé.

Les "châteaux de coton" de Pamukkale, vus d'en haut (à droite) et d'en bas (à gauche)

pamukale-basSi vous voulez vous y mettre l'hiver prochain. Aucun complexe à vous donner le tuyau. Mars-avril c'est le bon truc : il fait beau et les fruits sont déjà murs. Vous pouvez même, en février, descendre à 200 €, pas plus cher s’une semaine à la maison.

    Si vous avez des économies à dépenser sur votre RMI, même chose autour de l’aéroport : zones franches à TVA  zéro. Les grandes entreprises de mode et de joaillerie y fabriquent et exportent pour toute les grandes marques françaises ou italiennes à prix cassé. La jupette en cuir souple réversible, la bague de fiançailles à 50 carats et 200 diamants, c’est là-bas qu’il vous faut aller les chercher.

La bouffe est sublime. Le jus grenades-oranges pressées à 1€. Le sauna et le hamman pour une poignée d’euros. Les derviches tourneurs sont fortiches. Et pas de gentils animateurs à vous casser les pieds. Les groupes, finalement on peut s’y faire. Pas obligé de jouer le touriste mouton. Le pays est accueillant. La religion tolérante. Les filles sont au boulot et dans la rue. Pas un voile à l’horizon.

Erdogan aura bien du mal à mettre au pas ce pays de profonde laïcité.

JK
NB : lire aussi l'excellent numéro spécial  du Courrier International "Où va la Turquie, portrait d'un pays en ébullition" (hors-série avril 2014)



LES COMMENTAIRES
17/04/14

-Les lecteurs transfuges ou plus simplement polygames savent tout le bien que je pense du tourisme en tant que "grand fléau de notre temps".
Remercierai-je jamais assez Jean K, qui n'a pas hésité, quitte à mettre en péril sa réputation, à payer de sa personne pour illustrer mon propos ?
Ainsi, pour complaire aux voyagistes avides, voilà-t-y pas que les hordes inconscientes d'occidentaux barbares s'en vont saccager les fragiles éco-systèmes méditerranéens au moment où ils tentent de renaître en plein coeur du printemps.
Ces Attila en short et en bermuda s'en viennent corrompre l'autochtone toujours plus tôt dans la saison, alors qu'icelui en est encore à affûter son cimeterre en prévision de l'invasion estivale.
On brade, on promotionne pour optimiser les coefficients de remplissage.
Je me demande : à part la bourse et les politiciens, qu'y a-t-il de plus inutile et destructeur que le touriste et ses myriades de parasites satellites ?

Gilles Knopp

-Pour aggraver mon cas : il m'arrive aussi souvent d'aller en short ou bermuda visiter, par curiosité malsaine, une marre que j'ai creusée dans le fond de mon jardin en recueillant l'eau de mes gouttières. Ce jardin, que le Candide de Voltaire, revenu un peu blasé de tous ses voyages, conseillait tant de cultiver.
Ce faisant, je perturbe gravement l'écosystème dans lequel je me meus (comme la vache) : les fourmis, les sauterelles, les vers de terre, les grillons (il en reste), les tourniquets, les demoiselles, les géris, les gamares, les libellules... qui, tous, affutent aussitôt leur cimeterre pour chasser le prédateur que je suis....sans compter mon voisin qui affûte sa tonne à lisier et son pulvérisateur en prévision de l'invasion estival des prédateurs de son champ de maïs.
Chacun chez soi et le touriste dans son lit, risquerait encore de déranger quelques puces et punaises qui ne demandent qu'à roupiller tranquille. Quand on se déplace, on est toujours le touriste de quelqu'un. Le mouvement de l'univers -à commencer par les électrons perturbant les neutrons jusqu'aux derviches tourneurs perturbant l'air ambiant en passant par les satellites perturbant les planètes- est le grand coupable.
Mais je m'entraîne, comme les ermites stylites et les moines anachorètes à ne plus bouger d'une colonne que je viens de construire à côté de ma marre. Et t'as intérêt, mon Knoppy, à ne pas parasiter mon espace en me rendant visite en touriste.
JK

-Eh ben pour compléter ton minimum vieillesse d'intermittent, je peux te proposer d'inclure la visite de ta mare glomellienne aux asiatiques qui visitent "Toute l'Europe en 6 jours !".
Au bout d'un mois, tu seras plein de pourliches mais t'auras plus un criquet ni un lombric et l'eau de ta mare aura croupie.
C'est vrai, c'est un choix...
Gilles Knopp

-Et toi en échange, comme j'ai toujours adoré voyager - ce qui m'a permis, entre autre, de m'ouvrir un peu les boyaux du crâne - tu m'invites à visiter ton bois. Sac à dos je viendrai. Si tu prends pas trop cher. Un prix d'ami pour quelques copains asiatiques, géorgiens ou roms qui viendront avec moi. C'est ainsi que se crééent les rapports humains et les civilisations. Merci d'avance d'y contribuer.
JK

Houlala les gars vous avez démarré fort hier !
Je ne sais plus dans quel ordre je vous ai lu hier soir très tard, vu que j'avais un
peu arrosé la soirée en passant chez Louise et Lan des copains qu'ont
une salle des fêtes ! en tout cas j'ai continué à rire toute seule en
lisant la cerise sur le sac à dos à pois verts de la cruche à Knopp qu'a fait
du foin sinon rien, aux impressions de turquie
qui balance pour le commerce des moutons, aux barbares de l'écomystère
en bermuda et de Jean qui s'émeut de ses puces perso qu'il dérange à chaque fois
qu'il se meut touristiquement dans son lit !
Ouais heu on est toujours le touriste de quelqu'un... houuuuuu je me suis dit bon,
je vais y penser cette nuit, en dormant !
J'ai po croisé Attila dans l'escalier en descendant me coucher, et le temps de
dire un deux, j'oubliais les invasions barbares et la chute de Rome encouragée
par GROUPAMI !
En tout cas, que c'est bon de s'endormir en souriant Merci ! 
ça cisaille dur c'matin
Iso

 

Tout n'est pas rose cependant en Turquie :
Les "Mères du Samedi"se réunissent chaque samedi depuis 1995 à Istanbul, pour réclamer la vérité sur le sort de leurs enfants et proches disparus. Des années 70 à 90, les forces de sécurité turques ont fait disparaître plus de 800 activistes turcs et kurdes.
L'Association qui soutient les "Mères des disparus de Turquie" appelle tous les démocrates de St Brieuc à soutenir leur action lors d'une manifestation
SAMEDI 26 AVRIL de 15h à 17h
PLACE DU MARTRAY à ST BRIEUC
Soyons nombreux à répondre à son appel
JK

   Cette « page de Bretagne » ne s’interdit ni critique littéraire, ni copinage, si tant est qu’on puisse séparer les deux. Allez-donc vendre plus de 500 exemplaires d’un roman sans un coup de pouce du Monde des livres, Nouvel-Obs, Télérama, Ouest-France ou Le Figaro ! Pas une raison suffisante, sur un site moins couru, pour émarger aux entreprises de faussaires, instrumentalisée en sous-main par les élus, à l’affût de plumes serviles pour passer le monde de l’édition et les auteurs sous leurs fourches caudines (cf l'équipe de Livre et Lecture en Bretagne). Peu d’auteurs ne doivent leur succès qu’au bouche-à-oreille de leurs lecteurs. Surtout s’ils ne sont pas Lutéciens.
Ce préambule posé une fois pour toutes -vous verrez plus loin qu’il est dans le sujet-, parlons d’un coup de cœur du jour, grevé d’une tare initiale : celle de concerner aussi un ami. 
coco

     Le « Notre Chanel » de Jean Lebrun m’a laissé sur les fesses. Celles, très courues, de Coco Chanel. Comment démêler la trame des amours vrais et des intérêts tissant les jours tumultueux de la plus grande couturière du siècle ? Jean Lebrun s’y coltine avec sa minutie d'historien et son humour de romancier.

    Ces amants et amantes qui défilent dans les bras de notre Gabrielle au grand cœur sont plus marqués que mannequins défilant lors de ses présentations de collections. Et quelle collection ! Bresson, Berstein, Reverdi, Stravinski, Westminster, Cocteau, Dali… pour ne citer, dans le désordre, que quelques-uns des plus célèbres qui ont aussi hantés ses châteaux et usines à petites mains.
   Car cette femme est une entrepreneuse, plus qu’une courtisane. C’est elle qui se fait courtiser. Par tous, y compris l’occupant allemand. Elle sait vendre au prix fort sa signature sur ses collections de génie, habits chapeaux ou parfums, comme elle sait vendre sa collaboration pour obtenir des nazis la libération d’un neveu qu’elle considère comme son fils. Naïve aussi. Elle ira jusqu’à imaginer pouvoir tenir un rôle dans la redistribution des cartes d’après guerre en raison de son amitié avec Winston Churchill. Ce qui lui vaudra de n’être pas trop inquiétée à la Libération, malgré sa relation avec un officier de renseignement allemand.
    « Gabrielle, tu ruines nos espoirs… »

    En arrière plan du livre, comme un bruit de fond, sorte de mer tranquille qui va bientôt se transformer à tsunami, trait à trait, se dessine un autre personnage : Bernard Costa, l’ami dont Jean Lebrun est en deuil éternel et avec lequel il avait entrepris, il y a plus de 25 ans cette enquête minutieuse auprès des témoins encore vivants, en hantant des lieux encore habités par le parfum de Gabrielle.
    Ce roman vrai à quatre mains nous emporte peu à peu en une autre histoire, en pays de fidélité. Comme si la découverte de Gabrielle devait se payer de la disparition de Bernard. Comme si l’inconstance de Gabrielle devenait le révélateur de la fidélité de Jean. Amusés au début par l’humour fort british de l’auteur, on en sort émus, puis bouleversés.
    La recherche historique n’est pas qu’affaire d’intellect.  L’historien qu’il le veuille ou non, qu’il le dise ou pas, s’implique corps et âme dans son sujet. Cette fois le voyage vers le passé est parfaitement convaincant. Un univers se crée. Une affaire de style. Le propre des vrais auteurs.
Et des auteurs vrais.


JK

    Depuis plus de vingt ans, un médecin, Claude Lesné, se bat, épaulé par des associations, pour prouver le lien entre des morts suspectes et la toxicité de la laitue de mer en putréfaction sur les plages bretonnes. Etrangement, l’Etat et la justice font la sourde oreille.

    Plage de Saint-Michel-en-Grève, Côtes-d’Armor, 28 juin 1989. Le corps sans vie d’un joggeur de 26 ans est retrouvé dans un amas d’algues vertes.
    Même endroit, 5 juillet 1999, 16 heures. Maurice Brifault s’écroule sur le volant de son tracteur de ramassage d’ulves, des algues vertes aussi appelées « laitue de mer ». Le quinquagénaire, sans aucun antécédent médical, est intubé et ventilé. Il restera cinq jours dans un coma profond.
    Lantic, baie de Saint-Brieuc, toujours dans les Côtes-d’Armor, 22 juillet 2009. Thierry Morfoisse, 48 ans, meurt au pied de son camion de collecte d’algues vertes. Quelques minutes auparavant, il avait laissé un message téléphonique :
« Putains d’algues, j’en ai marre ! »
    Saint-Michel-en-Grève, 28 juillet 2009. Vincent Petit, 28 ans, s’enfonce avec son cheval dans un mélange de sable et d’algues putréfiées. L’animal décède aussitôt. Le cavalier échappe de justesse à la mort, grâce à l’intervention d’un nettoyeur municipal de marées vertes.
L'été suivant ce sera le tour de deux chiens, puis un autre, celui d' une trentaine de sangliers.algues
    Quatre accidents graves en vingt ans. Deux mortels. Les algues vertes ont transformé certaines plages paisibles de Bretagne en zones dangereuses.
En pourrissant sur le sable, elles dégagent du sulfure d’hydrogène (H2S), un gaz plus lourd que l’air et aussi toxique que le cyanure. A concentration élevée, il entraîne en quelques secondes un œdème pulmonaire, le coma et un arrêt cardiaque.

    Qui pourrait imaginer que la mort se cache au détour de ces espaces naturels ludiques ? La scène du crime n’est signalée que par quelques panneaux d’avertissement, trop discrets pour alerter des touristes.
    A croire que l’Etat et les collectivités locales s’efforcent de minimiser le danger. Il faut dire que le dossier des algues vertes met beaucoup de monde dans l’embarras : agriculteurs, autorités sanitaires, élus, offices de tourisme… Aussi, chaque tragédie est-elle immédiatement recouverte d’une chape de plomb.
    Les plaintes au parquet sont systématiquement classées sans suite.

    Ce Jeudi 10 avril 2014 à 15 h Salle du Temps Libre, 6 rue du Maréchal Foch à SAINT-BRIEUC, le Dr Claude LESNE (Médecin, spécialiste de la toxicité des polluants aériens - CNRS 1986-2010), invité par le comité de soutien à la famille Morfoissse, posera une nouvelle fois la question de ce défaussement :
Pourquoi la ''Justice de la République'' ne cherche-t-elle pas à établir la vérité sur les circonstances du décès de Thierry Morfoisse, à savoir une  « intoxication au sulfure d'hydrogène avec infarctus du myocarde : une relation connue, reconnue, observée et publiée depuis soixante ans » ?

    A l'issue de cette conférence, un point presse est prévu pour délivrer les documents utiles à l'instruction judiciaire en cours.

    Nous ne pouvons rester indifférents au décès d'un homme victime d'un accident du travail, ni au risque d'intoxication sur nos plages, ni nous résigner à voir la Bretagne condamnée à la pollution issue de l'agriculture intensive, ni à ce que les intérêts particuliers dictent l'intérêt public.
    Qui sera la prochaine victime
de cet hydrogène sulfuré mortel ? Un enfant jouant sur la plage ?
    RDV ce jeudi 10 avril à Saint-Brieuc, pour que  justice soit rendue et que cesse ce scandale sanitaire.

JK
"Libérez les énergies" : les récents Bonnets Rouges (rien à voir avec ceux de 1675) ont ressassé à foison cette formule magique, destinée à affranchir l'agriculture de son "carcan environnemental" (Directive Nitrate, déplafonnemnt du cheptel  hors-sol soumis à enquête publique, zones humides, contrôles des installations classées...). Les exégètes ont glosé avec délectation sur l'origine de ce sésame, attribué à une soirée bien arrosée à Carhaix entre Troadec et Merret. Trop beau pour être plausible ! La formule vient de plus loin et de plus machiavélique, même si elle s'est refaite une jouvance en passant par l'Institut de Locarn, présidé par l'ex-marchand de farines animales, Glon (cf à ce propos les quelques articles de synthèse sur une autre page de ce site). Un grand stratège, président de la FDSEA et directeur de SOFIPROTÉOL savait parfaitement quel jeu il jouait en adressant, le 22 novembre dernier, ses directives d'action à ses meneurs départementaux. Pas étonnant que notre nouveau ministre de l'agriculture a le même nom que l'ancien. Il est même devenu hier porte parole du gouvernement. Beulin peut jubiler.
JK

Plan de sabotage politique par la FNSEA

    Dans une lettre adressée aux présidents régionaux et départementaux du syndicat agricole majoritaire le 22 novembre 2013 et que GLOBALmagazine s’est procurée, le président et le secrétaire général de la FNSEA appellent leurs troupes à se mobiliser pour mener une véritable guérilla contre la politique agricole du gouvernement et par delà contre les aspirations de la société. Les deux signataires, Xavier Beulin
(photo ci-dessous)   et Dominique Barrau, donnent les éléments de langage nécessaires à la désinformation puis détaillent la feuille de route de l’offensive à laquelle ils exhortent leurs troupes.beulin
    Passée la rengaine habituelle sur « la nourriture de l’Humanité » présentée comme la  manne salvatrice de l’agriculture française (ode à l’exportation), les deux responsables nationaux  mettent en avant les « besoins non-alimentaires » où « l’agriculture et l’agro-industrie sont porteuses de réelles pistes de solutions pour préserver les équilibres environnementaux de la planète ». On pense aux agro-carburants, à la méthanisation comme survie de l’élevage industriel.
   Puis les deux responsables nationaux s'attachent à la désignation des cibles : « trop de contraintes parfois sans fondement scientifique ou technique réels qui découragent  l’initiative et démotivent les Hommes » : la paraphrase renvoie aux OGM.
« Trop de distorsion de concurrence (…) trop de blocages idéologiques » … l’acte d’accusation semble inspiré par le MEDEF dont la FNSEA est membre.

    Pour la FNSEA « La coupe est pleine ! Notre activité, notre Pays, nos territoires ont besoin d’initiative, de valeur ajoutée et d’emploi ! »  Certes ! On rappellera ici, pour mettre en perspective historique une si louable assertion, que la politique cogérée par la FNSEA depuis plus de 40 ans a divisé par 4 le nombre de paysans. Et qu’une ferme disparaît environ toutes les 30 minutes en France, ce qui n’est pas sans relation avec la surmortalité par suicide des paysans, particulièrement chez les éleveurs. Quand à la création d’emplois dans l’agro-alimentaire, il faut aller en parler aux Bretons … aux licenciés de Doux, de Gad, de Marine Harvest ! 

    La lettre appelle ensuite à la mobilisation « sur le terrain », en ciblant les ministres et parlementaires, le tout assorti d’une recommandation des plus surprenantes : « le dossier PAC ne doit pas être au centre des messages portés » ! En clair : on signe discrètement à Bruxelles la fin des petits paysans, le non plafonnement des subventions pour les agro-industriels et, en France, on joue les colombes en attisant la colère contre le gouvernement … La manipulation est même expliquée : « l’opinion, la presse, les autres acteurs économiques sont sensibles à nos messages sur l’emploi, le ras le bol fiscal : nous devons utiliser cette sensibilité populaire ! ». Attiser et détourner un mécontentement légitime en entretenant volontairement la confusion sur ses causes cela s’appelle du populisme.
poujadistes On ne peut pas ne pas faire le rapprochement avec la mobilisation des « Bonnets rouges » et le rôle qui ont joué les FDSEA (l’une d’elle, celle du Finistère, allant jusqu’à déposer la marque « bonnet rouge »). On retrouve d’ailleurs en page trois, dans la « synthèse des positions de la FNSEA  sur les taxes»  un appel à se mobiliser contre l’écotaxe mais aussi contre la fiscalité climatique, contre la directive nitrate, contre la loi cadre sur la biodiversité, contre le moratoire sur les retenues d’eau, contre la taxe foncière touchant les installations de méthanisation, contre le coût du travail, contre… 

    
Bref la FNSEA veut continuer à faire ce qu’elle veut des campagnes … en oubliant que sous son empire la campagne s’est dépeuplée, que les paysans n’y sont plus majoritaires et que le modèle d’agriculture intensive qu’elle défend suscite a minima la méfiance de la majorité des citoyens. On ne s’étendra pas ici sur les nombreuses alertes alimentaires de ces dernières années, ni sur les désastres sanitaires des pesticides. Elle semble vouloir contourner la démocratie (le refus des OGM par exemple), la loi (exemple la directive nitrate), l’intérêt commun (exemple la lutte contre le réchauffement climatique) via le populisme et l’attaque frontale contre le gouvernement.
Depuis sa création à la Libération, c’est la première fois que la FNSEA s’engage officiellement, au niveau le plus élevé, dans la déstabilisation politique. Il y eu le cas de dirigeants particulièrement liés à des partis et mouvements politiques mais jamais la direction nationale n’avait officiellement lancé un appel aux troubles publics.

  Enfin, cette lettre annonce la volonté d’imposer au gouvernement des « états généraux de l’agriculture et de l’agro-alimentaire », initiative politique visant - dans le cadre de la nouvelle PAC en partie renationalisée - à imposer en France ce qui n’a pas pu l’être à Bruxelles : à savoir repousser au maximum le verdissement de la politique agricole et préserver l’inégalité de la répartition des subventions. "Etats généraux" que trois ministres, Stéphane Le Foll (Agriculture), Guillaume Garot (Agroalimentaire) et Philippe Martin (Ecologie), ont honoré de leur présence ce 21 février, veille du salon de l’Agriculture . « Etats généraux » … sans les autres syndicats agricoles, ce qui limite la portée réelle de l’évènement et laisse perplexe sur la gestion pluraliste de ce dossier par le gouvernement.

Vous pouvez prendre connaissance de la totalité du document en le téléchargeant ici

Jean-Pierre Lagadec
Globalmagazine

AJOUT au 24/04/14

Voir aussi l'article de Marianne du 22/04/14, signé Périco Légasse et consacré à la "beulinisation" de la france agricole :
"Alors que nos derniers paysans disparaissent, le lobby de la malbouffe et de l'industrialisation des campagnes garde la haute main sur le syndicat majoritaire. Voici le fossoyeur de l'agriculture française confirmé dans ses œuvres."

   Le Front National sort des tranchées. Son score dans les grandes villes cache la forêt des petites communes. fachos1Pas besoin ici de candidats FN, pour craindre pour sa peau en s’aventurant boire un café au bourg, tant les idées fachos sont déjà profondément incrustées dans les têtes. Elles tiennent le comptoir comme ils tiennent les urnes. Ils pavanent en levant leur Kro. Les plus forts, les plus retords, les plus malins, les plus habiles à trafiquer l’information, à imposer un modèle unique de développement, à faire taire toute velléité d’opposition, à impressionner le populo par l’entremise de leurs petits caïds.

    Si, par exemple, on signifie à un porcher ou a volailler hors-sol vivant des primes de Bruxelles, c’est-à-dire avec notre fric, l’agression permanente sur notre santé, notre environnement, notre porte-monnaie, de ses animaux en batterie qui puent, il s’arroge aussitôt le droit de vous casser la gueule. Et tout le monde d’applaudir. Pas besoin de liste FN aux élections pour comprendre de quelle manière les petits potentats locaux font le lit quotidien du futur kaiser. 

    Brecht a écrit sur le sujet une pièce de Théâtre en un acte : « Combien coûte le fer ? », une métaphore sur la montée du nazisme. On est en 1938. Un quincaillier vend du fer. Son seul objectif : vendre et avoir la paix. « Je veux vendre mon fer en paix, un point c’est tout. » Il se paye même le luxe de se déclarer « contre la violence. » Il ferme les yeux sur un gros client qui, peu à peu, lui achète toutes ses barres de fer à bon prix, pour, soi-disant, « mieux protéger ses voisins ».

fachos2   Les petits clients habituels du quincaillier, Monsieur Lautrichien, Madame Tschek… disparaissent un à un. Qu’importe, le commerçant ne s’inquiète pas. Il n’est « qu’un petit quincaillier qui n’a pas le tempérament belliqueux». Il a désormais un gros client. Le commerce marche, c’est l’essentiel. Pour le reste, fermons les yeux. « Mon fer, je ne sais pas ce qu’il en fait » … Jusqu’au jour où ce gros client entre dans sa boutique lui réclamer toutes ses barres de fer en lui braquant un pistolet sur la tempe.

    Le fascisme rampant c’est celui qui, au quotidien, s’installe dans nos têtes en considérant ces agressions permanentes comme normales, nous contraignant, comme le quincaillier de Brecht, à fermer nos gueules. Par lassitude. par habitude, pour boire son café en paix, par peur de déplaire à Papy, Bobonne ou tante Agathe, pour ne pas faire tort au commerce, ni abîmer son veston.

Comme personne n’ose les contredire, peu à peu les forts-à-bras font leur trou. Au premier acte, ils ont le coup de poing facile, au dernier c’est le doigt sur la gâchette qu’ils tentent d’impressionner leur monde.
Les petites compromissions font les grands fascismes. Nourris de nos peurs, les caïds aux petits pieds engendrent les fachos aux gros biscoteaux.

JK